
Voici l’histoire de Sainte-Monique, la sainte protectrice des chaussettes orphelines.
Elle naquit en secret dans un couvent, mise au monde par l’innocente sœur Marie-Madeleine qui avait découvert à ses dépens ce qui se trouvait sous le tablier du jardinier.
Comme ce ne fut pas déplaisant, les couverts furent remis souvent.
Les résultats de ces furtives rencontres ne tardèrent pas à se faire voir. Marie-Madeleine s’arrondit et devint de plus en plus distraite.
Les religieuses se demandèrent longtemps si l’Éternel aurait pu être à l’origine du miracle, mais elles finirent par interroger le jardinier qui fit de ce pas ses valises et ne se fit plus revoir.
Sainte-Monique vint au monde le jour de Pâques et grandit dans le grenier avec une bible pour seul passe-temps. Elle dut sa survie au fait que sa naissance passa inaperçue.
Elle n’en sortait pour faire ses prières aux trois Angélus et pour aider sa mère à trier les chaussettes.
Il y avait trente-quatre religieuses dans le couvent, toutes tricotaient leurs vêtements et les lavaient ensemble dans le grand chaudron. Sœur Marie-Madeleine avait pour tâche de remettre les chaussettes en couple et de les restituer à leurs propriétaires. Elle transmit secrètement ce savoir à sa fille.
Un matin brumeux, appelée par une mission divine, Sainte-Monique s’enfuit.
Sur son long chemin de pauvreté, elle passa de demeure en demeure, quémandant un bol de soupe, un quignon de pain et la douceur d’une nuit de repos dans le foin.
Et au petit matin, alors qu’elle qu’elle était déjà repartie poursuivre son chemin, on découvrait sur la table de la cuisine, le tas de chaussettes orphelines remises deux par deux.
Même celles qui trainaient depuis des années au fond du panier avaient miraculeusement retrouvé leur pareille.
Elle fut béatifiée en 1291.