
Le samedi matin, 38000 Chaux-de-Fonniers font leurs courses à Métropole.
Il y a les sévères, ceux qui passent la tête droite et qui espèrent être abordés l’air de rien.
Il y a ceux en survêt, qui ne mettent pas de slip et qui éprouvent un petit frisson à l’entrejambe en pensant à la pointe de leur sexe qui hésite entre les larges canons du pantalon en polyester.
Et ceux pour qui c’est le seul évènement social de la semaine, et qui passent les portes automatiques, le cœur en émoi. Qui vont-ils rencontrer ? Qui parlera d’eux lundi au travail ? Trouveront-ils quelqu’un à rejoindre pour la soirée ?
Ceux qui aiment boire un thé curieux à la fin des courses, et qui attendent l’heure du repas dans la lumière des néons, en regardant défiler la population locale d’un air faussement distrait. Ils observent et colportent les rumeurs qui occuperont la conversation d’un samedi soir en famille.